Encadré par Rémy Marciano
Construite en 1966 dans le 14e arrondissement de Marseille, l’école primaire Chartreux Eugène Cas est aujourd’hui dégradée et trop petite pour accueillir de nouveaux élèves. En 2016, suite à l’alerte lancée par le personnel éducatif et les parents d’élève concernant l’état des établissements scolaires marseillais, la ville attribue exceptionnellement une enveloppe financière en partenariat privé-public pour la rénovation et la reconstruction de certains établissements scolaires. Parmi eux, le groupe scolaire Chartreux Eugène Cas peut bénéficier d’une reconstruction totale.
Celle-ci est une opportunité pour requalifier le rapport de l’établissement à son environnement et adapter les locaux à des méthodes d’enseignement récentes. Aujourd'hui, l'école se situe en périphérie de la bastide des Petites sœurs des pauvres et en contre-haut de l’avenue des Chartreux ; elle est isolée et difficile d’accès. Pour cause, le parc adjacent n’est pas accessible et aucun parvis d’attente n’est aménagé en bas de l’école.
Le projet du nouveau groupe scolaire permet de redessiner la frontière avec le parc, jusqu’à présent victime du mitage urbain. Il se décompose en trois cours de récréation dissociées grâce à des restanques reprenant la topographie naturelle du site. Au Nord, un espace public permet de relier le quartier des Chartreux à celui des Chutes-Lavie. Attenant à l’école, c’est un espace public propice à l’attente, l’échange et au jeu pour les parents et les enfants.
Le groupe scolaire s’organise autour d’un couloir de circulation périphérique, attenant à un mur épais et des plots ponctuels. Grâce à une succession de cavités de formes et tailles différentes, le mur épais est un espace de jeu et d’expérimentation pour les enfants : ils peuvent grimper, se cacher, jouer, lire, dormir. Au sein des plots, les classes ont des proportions variables qui permettent d’accueillir des cours classiques ou des cours sous forme d’atelier.
En définitive, la reconstruction du groupe scolaire permet de mener une réflexion sur les modalités d’enseignement, de reconsidérer le rapport avec le parc des Petites sœurs des pauvres et d’intégrer des espaces et équipements publics permettant de faire de l’école un espace de partage, de rencontre et de découverte.
En groupe avec Camille Fraissenet