Encadré par Harold Klinger
Port Saint-Louis se situe dans le delta du Rhône, au cœur des vastes plages sauvages camarguaises. C’est un port industriel qui, au gré du temps, s’est développé grâce à la construction de nombreuses installations précaires à proximité. En effet, depuis les années 60, les cabanons faits de "bric et de broc" ont pris place, répondant aux pratiques populaires du littoral méditerranéen et forgent son identité. Mais, face à la disparition des lieux sauvages sur la côte méditerranéenne, les autorités ont décidé de détruire ces constructions illégales qui pendant longtemps ont été tolérées. L’enjeu du projet est de construire vingt nouveaux cabanons réglementés sur des parcelles mitoyennes de 6m par 12m, dont la surface habitable ne doit pas excéder 36m2.
Bi-orienté Nord-Sud, la parcelle s’ouvre au Nord sur le port et au Sud sur la mer. Le cabanon, construit en bois, occupe la totalité de la largeur de la parcelle et est traversant. Il se divise en deux parties dont l’une est destinée aux espaces privés, l’autre à l’espace de vie : au Nord se trouvent la chambre et la salle de bain ainsi qu’un petit espace extérieur clos ; au Sud se trouve une cuisine ouverte sur un salon ainsi qu’un grand espace extérieur ouvert.
Un unique pan de toiture permet d’appréhender les différents espaces rattachés au cabanon, avec des hauteurs sous plafond différenciées, qui permettent de distinguer les fonctions rattachées à ces espaces.
Les espaces privés sont réduits en surface et en hauteur au strict minimum. Afin de préserver l’intimité de ses occupants, ils sont éclairés grâce à des fenêtres étroites verticales, protégées par des planches de bois qui assurent une lumière indirecte. Au contraire, l'espace de vie est un espace généreux et ouvert, qui permet de regrouper différentes fonctions. Il est éclairé grâce à de larges porte-fenêtres qui permettent un grand panorama sur le paysage environnant.
En définitive, l’échelle du mobilier détermine celle de l’architecture. Ce cabanon rudimentaire favorise des relations privilégiées avec l’espace naturel dans lequel il s’implante, tout en préservant des espaces privés et communs, nécessaires dans un habitat.